Jour de la Terre sur le Tongariro

Surgissant d’un vaste plateau au cœur de l’île du Nord, trois volcans actifs sont les points de mire du plus spectaculaire parc national de Nouvelle-Zélande, le Tongariro. Ces volcans sont les plus austraux de la ceinture de feu du Pacifique longue de 40 000 km. Nous allons à leur rencontre en parcourant le sentier de randonnée Tongariro Alpine Crossing.

Pour en arriver là, il a fallu s’armer de patience. Après une attente de 16 jours à espérer une minuscule lucarne de beau temps, c’est en ce Jour de la Terre que le ciel se nettoie. En compagnie de Laurianne et Pierre, deux Français avec qui nous avons sympathisé dans les eaux sulfureuses de Waikite, nous partons découvrir ces autres merveilles du monde.
Il est 5 h 30 du matin lorsque nous écarquillons les yeux. Une longue journée nous attend. Nous abandonnons Kimpergo à la fin du sentier et partons avec Albert, le véhicule de nos copains, vers le départ. Nous laçons nos bottes, ajustons nos bâtons, enfilons nos petits sacs à dos et c’est parti.
Notre premier objectif est le Mont Ngauruhoe. Du haut de ses 2 287 mètres, ce volcan aux pentes parfaitement symétriques est le plus actif du parc ayant fait irruption plus de 70 fois depuis 1839. Il a connu la célébrité dans Le Seigneur des anneaux de Peter Jackson en y jouant le rôle de la Montagne du Destin (Mont Doom). Je n’ai jamais lu le bouquin et n’ai vu qu’une heure du film alors j’ose m’inventer un scénario en grimpant. 
Je suis Frodon en quête de l’Anneau unique! Bilbon, croisé par hasard, me dit que l’objet tant convoité est caché là-haut. J’avance le plus rapidement possible mais chaque pas qui s’enfonce dans le sable volcanique rouge et noir ralentit mon élan. Ma persévérance est finalement récompensée lorsque j’aperçois Gandalf en bordure du cratère. La vérité sort alors de sa bouche : « Point d’Anneau trouveras-tu ici. Bilbon le Hobbit t’a menti! »1. 
Je retrouve alors mes esprits et contemple avec mes acolytes l’âtre du volcan surplombé de la cime enneigée du Mont Ruapehu (2 797 m). L’arrivée de nuages au sommet où la température frôle le point de congélation nous force à ne pas trop flâner. La descente est une réelle partie de plaisir y allant de notre plus beau style en se laissant slalomer à chaque enjambée.
L’immense Cratère du Sud nous sert d’aire de pique-nique. Des roches volcaniques font office de chaises le temps d’enfiler un sandwich agrémenté de quelques gouttes de pinard, surprise offerte par nos amis.
Par la suite, le Blue Lake dont la couleur éclatante n’a d’égale que la rondeur de sa forme nous fait de l’œil.
Nous poursuivons notre marche lunaire jusqu’au sommet du Mont Tongariro à 1 967 mètres d’altitude malgré la purée de pois qui s’y agglutine.
La suite n’est qu’une succession de beautés naturelles absolument remarquables! Le Red Crater est d’une couleur écarlate comme j’en ai rarement vu tout comme les resplendissants Emerald Lakes. Ces lacs sont encerclés de fumerolles dégageant une forte odeur de souffre. J’ai l’impression que la Terre pourrait éclater à tout moment tellement on ressent une force latente. Nous pourrions y passer encore des heures et des heures tant nous sommes bouche bée par le paysage qui nous entoure. C’est assurément un des plus beaux spectacles de la nature qu’il nous a été donné de voir.
Les derniers moments de la journée nous ont permis d’observer au loin le cratère fumant de Te Maari. Pas plus tard qu’en août 2012, une éruption volcanique émanant de ce cratère a projeté 10 000 mètres cubes de cendres dans l’atmosphère. Des blocs de matières atteignant plus d’un mètre ont même endommagé le toit d’un refuge situé à 1,5 km du cratère. Impressionnant!
29 kilomètres de marche et 10 heures plus tard, Kimpergo nous accueille. À la noirceur et sous un crachin frigorifiant d’automne, nous retrouvons Albert et disons au revoir à Laurianne et Pierre. Le réconfort des sources thermales de Waikite est la cerise sur le sundae. Profitant pleinement de ce moment de détente, toutes ces images emmagasinées dans notre tête refont surface.
Je me rappellerai longtemps de ce Jour de la Terre exceptionnel sur le Tongariro. Ce fut un régal pour les yeux mais aussi beaucoup de plaisir à côtoyer nos amis savoyard et montpelliérain.
Pour voir d’autres images de notre journée, visitez la page de Laurianne et Pierre, De l’autre côté du globe.
1 Toutes mes excuses aux fanatiques du Seigneur des anneaux s’ils se sentent offensés que j’aie profané l’œuvre!

Commentaires

4 réponses à “Jour de la Terre sur le Tongariro”

  1. Anonyme

    Salut Simon et Sandra !
    Ma blonde et moi avons eu la confirnmation que notre 6 mois de congé était autorisé ! Nous prévoyons faire quelques mois en Nouvelle Zélane en camping car.
    Stéphane Clément

  2. Anonyme

    C'est vraiment très beau! C'est hors du commun!
    Dani.
    xxx

  3. Christian O.

    Excellent article! L'attente en valait la peine.
    C'est magnifique par sa simplicité lunaire et par les couleurs. Sérieusement, c'est à rendre jaloux.
    Vos comparses avaient-ils le même rythme que vous?

  4. Content que vous ayez trouvé une fenêtre pour le faire. Superbe rando hein? J'ai eu la chance d'avoir un ciel plus dégagé que le vôtre, par contre, il y avait beaucoup, beaucoup plus de monde lorsque de je l'ai fait. Là, on a l'impression que vous étiez seuls!

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