Phnom Penh

Nous voilà dans la capitale de Kampuchea, l’ancien nom du Cambodge. Nous n’y sommes restés que deux jours et le point culminant de notre passage est sans contredit la visite de Tuol Sleng ou S-21, l’une des 190 anciennes prisons secrètes des Khmers rouges. Le 17 avril 1975, le régime Khmer rouge, avec à sa tête le dictateur Pol Pot, a envahi Phnom Penh et fait évacuer la ville en quelques heures seulement, incluant les malades dans les hôpitaux, sous prétexte d’une attaque américaine imminente. Mais la réalité était toute autre. Durant « trois ans, huit mois et vingt jours », une durée que tous les Cambodgiens se souviennent avec précision, le régime a soumis la population à des atrocités et des tortures les plus barbares dans le but de « bâtir une société communiste idéale », « rendre les gens purs », « retourner à la pureté originelle du grain de riz ». La vie urbaine étant considérée fondamentalement mauvaise, le retour au champ était censé renouveler le peuple en le libérant de la corruption moderne, ramener la civilisation khmère à l’année zéro. Considérés au départ comme une force libératrice par la population, les Khmers rouges ont provoqué la mort de 2 à 3 millions d’âmes : intellectuels, ouvriers, ingénieurs, ministres et cadres de Pol Pot soupçonnés de trahison, militaires, corps médicaux, enseignants, élèves et aussi des étrangers. Le simple fait de porter des lunettes pouvaient entraîner la mort. Ils enfermaient et torturaient à S-21 tous ceux supposés être des opposants au régime, et ce pour n’importe quel motif. Ils étaient par la suite envoyés dans les camps de concentration que sont les Killing fields, pour y être exécutés à la chaîne. Il est inutile de mentionner à quel point la visite de cet endroit, transformé en musée aujourd’hui, est extrêmement bouleversante, particulièrement lorsqu’on se met à observer un à un les regards de ces hommes, de ces femmes et de ces enfants qu’on a minutieusement photographiés et répertoriés avant de les massacrer.

Pour ce qui est du reste de la ville, il y a une jolie promenade sur le bord de l’eau, des ordures un peu partout et des tuk-tuk à profusion. Je dois mentionner que la conduite y est totalement anarchique : la quantité de véhicules, majoritairement des deux roues, est monstrueuse, on ne respecte pas les feux de circulation, ça roule fréquemment contre-sens, etc. On a loué une mobylette pour se rendre aux Killing Fields et en tant que passagère, j’en ai eu quelques frissons, mon excellent chauffeur aussi d’ailleurs!

 


Commentaires

3 réponses à “Phnom Penh”

  1. Christian O.

    Une autre sombre époque de l’Histoire.

    Quel cauchemar ces câbles. Ça semble plus du câblage de communication que d’alimentation électrique. Surprenant puisque beaucoup de pays aux infrastructures déficientes optent pour la sans-fil.

    Aussi, une Lexus dans la rue alors que tout semble démontrer un pays au niveau de vie particulièrement bas.

    1. Étonnamment, il n’est pas rare de voir des voitures de luxe dans les endroits touristiques au Cambodge. Mais leur nombre est incomparable avec celui de Beijing où on en voit des tonnes.

  2. Lédine

    Ces photos impressionnantes me donnent des frissons. Les atrocités que ces gens ont subies avec ce mercenaire PolPot, c’est effroyable. Les mille et un câbles m’ont fait sourire, c’est tout un casse-tête et cela m’apparaît extrêmement dangereux. Attention en moto!

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