Transsibérien Oulan-Oudé-Vladivostok

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Back in the USSR des Beatles, c’est ce que j’écoute (pour vrai!) en franchissant les douanes russes, de retour de quelques semaines en Mongolie. Il me reste un dernier bout de voies ferrées à parcourir pour compléter le transsibérien en entier.

Oulan-Oudé

Ville tranquille fort accueillante où se mélangent photogéniques maisons aux volets colorés et architecture froide soviétique. Une importante communauté ethnique, les Bouriates, peuple d’origine mongol y réside. Cela explique la présence du plus important temple bouddhiste de Russie, celui d’Ivolguinsky. Comme toute trace de religion a été anéantie par la purge stalinienne de 1937, Ivolguinsky a vu le jour en 1946 pour commémorer les soldats morts aux combats de la seconde Grande Guerre.

La grande place centrale est dominée par la plus grande sculpture d’une tête de Lénine au monde! C’est toujours bien d’être le plus de quelque chose! Je me suis adonné à quelques photos qui m’auraient valu d’aller au goulag avant l’effondrement du communisme.

Par dessus tout, je me souviendrai de Oulan-Oudé pour cette soirée passée avec Ivan qui tenait l’hostel, son couple d’amis et une Allemande. Cours de vodka 101 (cornichons et jus de fruits), un peu de cartes et plein de discussions!

56 heures de train

Mon plus long trajet sur le transsibérien s’est déroulé entre Oulan-Oudé et Khabarovsk, en troisième classe. Par expérience, c’est d’ailleurs dans cette tout de même confortable classe qu’on a le plus de chance de faire des rencontres. Ça peut sembler long et une perte de temps mais, bien au contraire, c’est un réel plaisir. C’est une forme de pause dans mon voyage pas de tout repos surtout après avoir avalé tous ces kilomètres en Mongolie!

J’en profite pour lire, écouter des balados ou de la musique, manger des ramen instantanées, me faire des tartines de pâté en conserve, boire du thé/café, relaxer, dormir et aussi pour tenter de jaser avec les locaux.

Sur un aussi long parcours (environ 2 700 km et deux changements de fuseaux horaires), mes voisins changent au gré des stations. D’ailleurs, dans les grandes villes des arrêts de 15 à 45 minutes permettent de prendre l’air… Et d’acheter un Magnum (crème glacée)!

Google Traduction est encore venu à la rescousse pour faciliter les échanges culturels!

Je fais d’abord connaissance avec deux Денис (Denis) bien sympas. Le premier est chasseur de cerf à l’automne. Le second, portant une casquette Mr Jagger et camisole Pepsi, vient de terminer ses études en business du pétrole (!). Nous nous sommes partagés un reste de vin mongol de type porto que j’avais.

D’ailleurs, le partage de bouffe fait partie intégrante de l’aventure. Tantôt on m’offre des graines de tournesol, du café, de la viande, etc… D’ailleurs, il semblerait que la viande russe a la propriété de demeurer à l’air libre pendant 2-3 jours tout en demeurant comestible… De mon côté je laisse sur la table des prianiks (sorte de beignets russes) ou du chocolat. Chacun se sert poliment à sa guise. Extrêmement convivial!

Un peu plus tard, je suis devenu le centre d’attraction de jeunes de 13 à 15 ans qui font 3 jours de train pour participer à une compétition d’athlétisme à Vladivostok pendant 4 jours. Je ne suis pas certain qu’ils seront à leur meilleur après tant de voyagement! Ça me rappelle un peu EDLC, tient!

Les jeunes russes apprennent l’anglais à l’école de la 2è à la 11è année… Mais ils peinent à dire quelques mots. Étonnant! Je me doute que c’est un mélange de gêne et surtout un manque d’exposition aux anglophones qui en sont la cause.

J’ai longuement Google Traductionné avec Vadim, un marathonien de 2h21 et aussi skieur (patin évidemment!). Il me recommande la créatine… Tiens, tiens! Super gentil, il est revenu me voir plus tard pour m’offrir… de l’EPO! Je blagoune bien sûr! Il m’a offert une camisole tricolore de course « Russia Track & Field ». Super gentil! Je vais flasher avec les Vikings! 😀😃😄

Les Russes de prime abord peu souriants et n’adressant que du bout des lèvres un mot de courtoisie deviennent souvent extrêmement chaleureux si on se donne un peu de temps. J’ai constaté qu’entre eux, ils n’ont beau pas se connaître au départ, ils deviennent de vrais moulins à paroles en quelques minutes!

Khabarovsk

On dit de Khabarovsk que c’est la ville de plus de 500 000 habitants la plus froide au monde. Un peu sceptique, je me suis amusé à comparer avec Montréal. Eh bien ça semble bien vrai! En janvier, pendant qu’il fait entre -4C et -12C à Montréal, il fait entre -16C et -24C dans la ville russe! Pas chaud pour la pompe à l’eau! En été, c’est similaire.

En ce tout début juillet, il fait beau et chaud et quelle belle ville agréable pour y courir fièrement avec ma nouvelle camisole Russia! 😀 Je dirais même que c’est ma ville russe préférée avec Saint-Pétersbourg! Les urbanismes semblent avoir mis tous leurs oeufs dans le même panier! Dire que je l’avais initialement excluse de mon itinéraire. L’activité principale ici est… le flânage! Je déambule donc sous les belles allées d’arbres matures ou sur la fière avenue Mouravieva-Amourskova donnant sur la Place Lénine. J’y ai même trouvé l’Amour (😘), séduisante rivière bordée d’une longue promenade.

Vladivostok

Essayez de prononcer Vladivostok avec votre meilleur accent russe. VLADIVOSTOK! Ça fait un peu rêver, non? Pour moi, ça évoque un autre bout du monde, la fin du transsibérien et l’ouverture sur la Mer du Japon. Ce sont 9288 km et 7 changements de fuseaux horaires depuis Moscou que j’ai franchis.

Pour la première de tout mon long périple, je dois composer avec deux jours d’averses légères. Il m’a donc été impossible de voir en entier les deux gigantesques ponts emblématiques. Par contre, je me suis amusé à rejoindre le phare Tokarevsky avec de l’eau jusqu’aux genoux sur une centaine de mètres sous le regard déridé (mais non débridé!) de touristes chinois et coréens, très nombreux ici.

Quelques statistiques

Transsibérien entre Moscou et Vladivostok :

  • 9 288 km
  • 153 heures (6,5 jours)
  • Vitesse moyenne : 60 km/h
  • 10 voyages (5 en 2e classe et 5 en 3e classe)
  • Coût : 485 CAD soit 5,25 CAD/100 km

Exclus :

  • Saint-Pétersbourg / Moscou
  • Novossibirsk / Biysk
  • Barnaul / Novossibirsk
  • Oulan-Oudé / Oulan-Bator, Mongolie
  • Quelques trajets de bus

La suite

C’est avec l’impression de quitter la Russie que je me dirige maintenant vers les terres sauvages du Kamtchatka, au nord-est de la Russie.


Commentaires

Une réponse à “Transsibérien Oulan-Oudé-Vladivostok”

  1. Christian O.

    Voici un commentaire en différé puisque j’ai lu l’article lors de sa parution mais n’étais pas en mesure de commenter.

    Extrêmement intéressant!
    Je me demande comment vont les discusions et la socialisation lorsqu’un Google Translate sert d’intermédiaire.
    Aussi, est-ce que qu’on trouve le temps long par moment, genre se demander ce qu’on fait dans ce train?

    Tout ça a vraiment l’air d’un autre monde…

    Bonne route!

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