Overland Track, Partie II

Comme toutes les fois où nous faisons des randonnées en montagne, le résultat est que c’est extrêmement énergisant. Les heures passées à marcher dans la nature permettent de faire une introspection, de faire le vide, de faire le plein. Même si c’est parfois difficile de gravir ces montagnes avec sa maison sur son dos, on se sent toujours envahi par cette sensation de sérénité à la fin de la journée. Et que les pâtes chaudes sont délicieuses et réconfortantes lorsqu’on a dépensé autant d’énergie. Et que dire de la douche qu’on prend au bout de ces 6 jours! Bon, nous avons bien fait saucette ici et là dans la rivière mais rien ne rivalise avec une bonne douche chaude. On en ressort plus propre que jamais!

Tel que mentionné précédemment, l’Overland Track est un sentier de randonnée qui se trouve en Tasmanie, état de l’Australie qui se situe à environ 240 km du mainland comme disent les Aussies en parlant de l’Australie continentale. Le trajet se parcourt généralement du nord au sud en 6 jours en y incluant l’ascension de quelques montagnes facultatives. Chaque campement comprend un refuge et des emplacements de camping qui sont parfois situés sur des plateformes en bois. Comme il n’est pas garanti d’avoir une place pour dormir en refuge, il est obligatoire de transporter une tente. Adjacents à chaque refuge se trouvent d’énormes réservoirs d’eau qui recueillent l’eau de pluie qui est ensuite mise à disposition des randonneurs pour boire, cuisiner et se laver très sommairement. Les marcheurs doivent obligatoirement rapporter tous leurs déchets et pour ce qui a trait aux résidus des toilettes, ils sont régulièrement transportés par hélicoptère. Voici donc un court descriptif de ces quelques jours de bushwalking, terme utilisé en Australie pour désigner la randonnée.

Jour 1

De Ronney Creek à Waterfall Valley Hut : 10,4 km
Craddle Mountain,1545 mètres d’altitude : 2,4 km, 300 mètres d’ascension
Départ 12h15 / Arrivée 18h45 / Nuit en tente
La navette du Parc National nous laisse à Ronney Creek, point de départ officiel de l’Overland Track. Nous nous sentons comme si nous allions gravir le mont Everest avec nos sacs-à-dos énormes, alors que nous croisons des randonneurs d’une journée, beaucoup plus légers. Dès les premières heures de marche, les paysages sont époustouflants. À peu près à mi-chemin, nous abandonnons nos sacs pour gravir Craddle Mountain d’où nous avons un joli coup d’œil sur ce qui nous attend. Pendant la nuit, quelques pademelons, un petit marsupial, et un wombat broutent bruyamment près de notre tente et nous tiennent éveillés. Le son émis par le wombat est vraiment rigolo.

Jour 2

De Waterfall Valley Hut à Windermere Hut : 7 km
Lake Will et Innes Falls : 4,8 km
Départ 10h00 / Arrivée 15h00 / Nuit en tente
Petite journée tranquille nous permettant de faire la balade facultative menant au Lake Will et sa petite plage avec vue sur Barn Bluff. Innes Falls, la cascade un peu plus loin, ne vaut pas le déplacement selon nous. De retour sur le chemin principal, les paysages sont tellement distrayants que Sandra perd pied et en est quitte pour une bonne éraflure au genou. En soirée, quelques wallabies de Bennett et pademelons, se montrent le bout du nez. De plus, un wombat à proximité du campement broute devant Simon, à son grand plaisir. Elles ne sont vraiment pas farouches ces petites bêtes!

Jour 3

De Windermere Hut à New Pelion Hut : 14,2 km
Mont Oakleigh, 1386 mètres d’altitude : 8,2 km, 500 mètres d’ascension
Départ 8h30 / Arrivée 13h00 puis Simon a fait le Mont Oakleigh en 3h00 / Nuit en refuge
Plus longue journée de l’Overland Track où le soleil se montre timide en début de journée mais se fait plus généreux par la suite nous permettant ainsi de contempler des paysages grandioses. Du sommet d’Oakleigh, on aperçoit le Mont Ossa, notre objectif du lendemain, qui se montre sous son plus beau jour. Cette nuit est notre première nuit en refuge. Ce dernier a récemment été construit et peut accueillir 60 personnes. À noter que tout au long de la journée, Simon a porté une attention particulière à la crotte de wombat. Il paraît que le wombat défèque des cubes. Oui, oui, des cubes! Il peut maintenant le confirmer en images!

Jour 4

De Pelion Hut à Kia Ora Hut : 8,2 km
Mont Ossa, 1617 mètres d’altitude : 5 km, 500 mètres d’ascension
Départ 8h30 / Arrivée 14h45 / Nuit en refuge
Le Mont Ossa est le plus haut sommet de la Tasmanie. La route menant à sa cime est très escarpée et demande parfois un peu de scrambling. Tout en haut, nous admirons le paysage majestueux. Nous faisons aussi connaissance avec les « chemises bleues » (blue shirts) que Sandra se permet d’appeler les Schtroumpfs. Ils sont onze copains Tassies d’origine portant tous une chemise identique. Ils ne passent donc pas inaperçus. Après quelques minutes de conversation, nous convenons avec eux que notre retour vers Hobart après le trek se ferait avec eux. Wow! L’après-rando s’annonce plus simple que l’avant-rando en terme de logistique! En fin de journée, nous apercevons un premier petit serpent semblable à une couleuvre. Il a l’air tout-à-fait inoffensif…

Jour 5

De Kia Ora Hut à Windy Ridge Hut : 8,6 km
D’Alton and Fergusson Falls : 1 km
Hartnett Falls : 1,6 km
Départ 8h10 / Arrivée 13h25 / Nuit en refuge
La journée s’annonce plutôt aisée avec un petit détour par des chutes d’eau au programme. On s’aperçoit rapidement que nous avons plus de montée que nous le pensions et de plus, il fait au moins 25 oC, une température anormalement élevée pour cette zone montagneuse. À notre arrivée, un beau refuge pouvant accueillir 24 randonneurs nous accueille. Il n’y pas de risque de se marcher sur les uns sur les autres tellement c’est grand!

Jour 6

De Windy Ridge Hut à Narcissus Hut : 9,5 km
Traversier sur le Lake St Clair de Narcissus Hut à Cynthia Bay : 30 minutes
Départ 7h40 / Arrivée 10h20
Nous nous levons tôt pour ce dernier jour sur l’Overland Track car nous ne voulons pas manquer le traversier de 11h30. Malgré les pieds meurtris de Simon en raison des vieilles bottes qu’il porte, nous faisons la distance d’un pas relativement rapide et arrivons suffisamment tôt à la Narcissus Hut. De là, nous réservons notre place sur le bateau via un radio émetteur. 400 mètres séparent le refuge du quai. Dépassant de la passerelle de bois sur laquelle nous nous dirigeons vers le quai, Sandra s’arrête abruptement et qui se sauve en lançant : « VITE VITE! Y A UN *** DE GROS SERPENT ». Il s’agit en fait d’un serpent-tigre qui fait presque 2 mètres de longueur et un diamètre d’environ 5 centimètres! Ce n’est pas le temps de prendre des photos. Nous optons pour contourner la bête prudemment. Fiou!!! Enfin, un bateau pouvant transporter une vingtaine de passagers nous emmène vers Cynthia Bay via le Lake St Clair. À peine débarqués, Graham et Mark, faisant partie du groupe des « chemises bleues » arrivés par le traversier précédent, nous attendent gentiment. À Hobart, Graham prend même le temps de faire un mini tour guidé de sa ville alors que pour la première fois depuis que nous sommes arrivés en Tasmanie, il vente et il pleut à verse. Quelle bon synchronisme!
Pas besoin de vous dire que la douche à l’auberge fut appréciée au plus haut point tout comme le burger et la bière locale bien froide!

Conclusion

Pour terminer, l’Overland Track est à la hauteur de sa réputation. Il n’y a pas de doute que cette randonnée fait partie des plus belles au monde. Elle offre des panoramas très diversifiés d’un jour à l’autre. Nous espérions avoir au moins une journée de beau temps et nous avons été très choyés de n’avoir que du beau temps et des températures avoisinant les 25 oC. Ceci nous a permis de faire presque tous les sidetrips possibles et ainsi de profiter pleinement de tant de beautés.
Cliquez ici pour lire la première partie.

Commentaires

2 réponses à “Overland Track, Partie II”

  1. C'est un récit palpitant! Il me semble que vous avez fait le plein après plusieurs mois de voyage.
    Très intéressant!
    Dani.
    xxx

  2. Christian O.

    Wow! À couper le souffle.
    Les formations géologiques sont fascinantes avec leurs formes polygonales. Certaines photos où l'on aperçoit les roches comme si elles avaient été jetées pêle-mêle sont intrigantes.
    Merci pour cet instructif reportage sur la crotte de wombat. Je me sens grandi.
    Pour ce qui est du mot d'église employé par Sandra, j'aime bien le mystère qui plane. Ça nous permet de s'imaginer la scène 🙂
    Magnifique reportage. Merci.

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