La zone démilitarisée appelée communément DMZ sépare les deux Corée sur 248 km de long et est d’une largeur moyenne de 2 km de part et d’autre de la frontière (MDL). Résultante de l’Armistice de Panmunjeon signée au terme des 3 ans qu’a duré la guerre de Corée, elle est depuis 1953 sous la supervision de l’ONU. Elle est encore aujourd’hui une zone sous haute tension et lourdement armée.
Ce point de vue permet d’observer une partie de la DMZ et donc de la frontière et d’une partie de la Corée du Nord. L’ambiance me paraît solennelle à la vue de ce territoire interdit.
Quelques particularités intéressantes :
- Haut-parleurs : On entend de la musique traditionnelle provenant de la Corée du Nord. D’énormes haut-parleurs crachent nuit et jour de la musique et des messages de propagande. La Corée du Sud en fait tout autant apparemment.
- Guerre des drapeaux : En 1980, la Corée du Sud a érigé un mat de 98 mètres et y arbore son drapeau. La Corée du Nord a répliqué avec un mat de 160 mètres portant un drapeau de 595 livres!
- Village Corée du Sud : Un village sud-coréen abritant quelques centaines de personnes est visible en pleine zone démilitarisée. Les habitants sont exempts de taxes et de service militaire. Ce sont de biens minces avantages compte tenu des risques encourus.
- Village Corée du Nord : La Corée du Nord n’est pas en reste et possède aussi son village de tours luxueuses. Celui-là est complètement bidon.
- Déboisement : Les collines du Nord sont dénudées. Comme environ 90% des habitants n’ont pas d’électricité, ils doivent utiliser du bois pour se chauffer. Voyez ce lien qui présente une photo satellite prise de nuit. Impressionnant!
- Faune et flore : Les animaux et les végétaux prolifèrent.
Quatre tunnels inachevés creusés par la Corée du Nord ont été découverts sous la DMZ respectivement en 1974, 1975, 1978 et 1990. J’ai visité le troisième. Long de près de 2 kilomètres, à 73 mètres de profondeur, il aurait pu laisser passer 30 000 soldats à l’heure. Séoul, à 50 km de là aurait été la cible probable. Avant d’y pénétrer, il faut ranger téléphones et caméras. Casque de protection sur la tête, on entame une longue descente sur une pente à 11 degrés. Cette section a été construite par les sud-coréens lors de la découverte du tunnel puis aménagée pour les touristes. On marche ensuite légèrement accroupi pendant 350 mètres avant d’y apercevoir au loin la démarcation entre les deux pays.
Freedom bridge
Le pont de la liberté a été le lieu de passage de 13 000 prisonniers de guerre provenant du Nord ou du Sud à la signature de l’armistice officialisant la fin de la guerre de Corée. Les familles sud-coréennes viennent y déposer des rubans colorés pour se remémorer des membres de leur famille demeurées au nord. Une vielle locomotive à vapeur détruite en début de conflit et abandonnée en pleine DMZ a été déplacée et restaurée en 2006. Trouée par plus de 1000 projectiles, elle témoigne aujourd’hui du destin tragique de la Corée.
Construite au début du présent millénaire, cette gare de train en bordure de la DMZ ne devait être qu’un point de passage vers la capitale nord-coréenne Pyongyang donnant ainsi accès à l’Europe. En 2008, de la marchandise produite par 50 000 ouvriers à bas coût dans la ville de Kaesong en Corée du Nord y transitent vers le sud pour le compte de Hyundai. Cette gare ne sert aujourd’hui qu’à amener des touristes depuis Séoul à quelque 50 kilomètres de là et symbolise l’espoir de la réunification.
Goseong unification observatory
Cet autre point de vue sur la DMZ est situé à l’extrême nord-est de la Corée du Sud. Pour s’y rendre, Sandra et moi y sommes allés en transport public depuis Sokcho jusqu’à la billeterie. On nous a informellement jumelé à un couple de Coréens possédant une voiture pour effectuer les 10 derniers kilomètres de route sous contrôle militaire. Tout le long de la plage, des barbelés alourdissent l’atmosphère. De l’observatoire, le panorama sublime contraste avec l’interdiction de s’y promener librement, résultat de la bêtise humaine.
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