Un p’tit thé?

Nous avons déjà glissé un mot sur le thé lors de notre passage dans le sud de l’Inde mais nous revenons sur le sujet car au Sri Lanka, il revêt une grande importance dans le quotidien de toute la population, que ce soit pour le travail qu’il procure, étancher sa soif ou encore pour l’aspect social qui entoure l’absorption du liquide chaud. La visite de plantations de théiers s’avère un incontournable pour quiconque séjournant au pays.

Pour les amateurs de chiffres :
  • L’industrie du thé représente 15% de l’économie, le pays ayant devancé le Kenya au titre de premier exportateur mondial.
  • 330 millions de kg sont produits annuellement.
  • La superficie des plantations couvre 1900 km2.
  • Cela génère un million d’emplois soit 5% de la population.
  • La majorité des cueilleuses (toutes sont des femmes) sont Tamoules.
  • 4,5 kg de feuilles sont nécessaires pour produire 1 kg de thé noir.
  • Cela prend 24 heures pour qu’une feuille cueillie se trouve dans un sac prêt à sortir de l’usine.
Les hauts-plateaux du centre de l’île de Ceylan, ancien nom du Sri Lanka, abritent des plantations de théiers en raison du climat favorable, de l’altitude et des collines aux parois escarpées. Le thé fut introduit au Sri Lanka par les Britanniques au 19e siècle après qu’une maladie eut décimé toutes les plantations de café. On y produit essentiellement du thé noir et dans de moindres proportions du thé vert et du thé blanc.
Pour en savoir plus sur le processus de fabrication du thé, nous nous sommes rendus à la Dambatenne Tea Factory construite en 1890 par Sir Thomas Lipton en personne. Oui, oui, cet Écossais dont le nom apparaît aujourd’hui sur une multitude de produits. En entrant dans l’usine, une bonne odeur parvient jusqu’à nos narines. Un charmant guide nous explique patiemment (nous le faisons beaucoup répéter car nous avons du mal avec son accent et je note tout ce qu’il dit) chacune des étapes menant à l’obtention des différentes variétés de thé.
Après avoir été pesées, les feuilles de thé cueillies sont déposées sur un grand treillis métallique et sont soumises à un séchage à air chaud soufflé par de gros ventilateurs et ce, pendant une durée de quatre heures.
Ensuite, un premier broyage grossier des feuilles partiellement séchées est effectué pendant 20 minutes dans une grande cuve ayant une capacité de 400 kg.
S’ensuit une longue série de broyages qui rendent les parcelles de feuilles de plus en plus fines.
On étale ensuite le résultat sur un sol de béton pour permettre la fermentation, étape qui durera quatre heures. À ce moment, les feuilles prennent de plus en plus une couleur brune. Cette opération est fondamentale car c’est à partir de celle-ci que dépendra la qualité du thé. En passant, l’étape de fermentation est inexistante dans la fabrication du thé vert.
La phase suivante consiste à sécher complètement les feuilles par chauffage dans des fours alimentés au bois pour éventuellement atteindre une température de 125 C. Le but de cette étape est d’arrêter la fermentation au moment désiré.
A l’aide de gros rouleaux et par électricité statique, on extrait la partie fibreuse qui servira à faire du compost qui retournera ultimement dans les plantations.
A l’aide de tamis de diverses dimensions, on peut maintenant classer les variétés de thé selon leur grosseur (une poudre très fine désigne une qualité inférieure) et leur variété. En terme de qualité, les feuilles entières révèlent un thé de bonne qualité. Le thé orange pekoe de Ceylan est un thé qu’on fabrique ici. Ironiquement, le terme orange pekoe fait référence à son grade et n’a rien à voir avec son arôme.
Il ne reste plus qu’à empaqueter le thé dans des sacs de 50 kg qui seront ensuite vendus sur les marchés.
Au Sri Lanka, on déguste le thé avec du sucre, énormément de sucre devrais-je dire, même Simon le trouve très sucré, c’est pas peu dire. Personnellement, je trouve qu’on en perd le goût du thé.
Pour couronner le tout, il est possible de marcher pour admirer le paysage jusqu’à un point de vue appelé Lipton’s Seat qui se situe à environ 7 km de la Dambatenne Tea Factory. C’est du haut de cet endroit que Sir Thomas Lipton recevait ses invités pour y admirer son vaste domaine.

Commentaires

4 réponses à “Un p’tit thé?”

  1. Bonjour à vous deux ! Merci de ce tour guidé… J'ai vraiment apprécié (un peu envieux aussi) 🙂

  2. Christian O.

    Super intéressant. D'en savoir plus sur le cheminement réel d'un produit que nous consommons m'en fait apprécier encore plus la valeur. Merci.

  3. Très intéressant! Merci!
    Dani.
    xx

  4. Michel Paris

    À en juger par les vêtements de Simon, il fait plus froid (moins chaud). Je n'aime pas le thé sucré, ni le café d'ailleurs. Il faut respecter le produit

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