Le quotidien nord-coréen

Les déplacements et les visites fortement encadrées laissent peu de place à saisir l’essence de la vie quotidienne des Nord-Coréens.

Pyongyang

J’ai eu la chance d’avoir la permission de courir complètement seul, tôt le matin, à Pyongyang. Quelle drôle d’impression de liberté dans un pays où elle est contrainte! J’ai ainsi pu observer :

  • Un jeune souriant qui s’est joint à moi pendant quelques mètres;
  • Un groupe de coureuses me saluant;
  • Des citoyens pratiquant le yoga;
  • De nombreux pêcheurs le long du fleuve;
  • Des joueurs de tennis ou de badminton.

La vraie vie quoi! C’était tout de même particulier d’être accueilli à chaque retour à l’hôtel par l’assistant de notre Secrétaire général tout inquiet que je me sois perdu!

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Pyongyang

La plupart des photos ont été prises à partir de notre autobus d’où nous avions presque toujours l’autorisation de prendre des clichés :

  • Jardinage : Les pelouses, fleurs et jardins sont impeccablement entretenus. Les tondeuses étant quasi inexistantes, j’ai souvent vu des dizaines de personnes accroupies en train de couper l’herbe brin par brin.
  • Mosaïques à la gloire de Kim Il-sung, Kim Jong-il et Kim Jong-un : Omniprésentes et on y fait parfois la révérence.
  • Circulation : Des agents de circulation aux intersections effectuent un travail inutile sur de  grands boulevards vides de véhicules. Presque que tout le monde se déplacent à pied ou à vélo sur les trottoirs.
  • Téléphone cellulaire : Entre 10% et 20% des habitants de la capitale en possèdent. Par contre, aucun doute qu’ils n’ont qu’un accès excessivement restreint à un internet bien nord-coréen aveugle à Facebook, Instagram, Google et cie…

Kaesong

La ville de Kaesong, à 7 km de la frontière, est la seule à être passée de la Corée du Sud à la Corée du Nord lors de la signature de l’armistice de 1953. Contrairement à Pyongyang, la pauvreté est davantage visible. Les voitures sont une rareté alors qu’on circule à pied ou à vélo. En chemin, dans les champs, les tracteurs sont pratiquement inexistants alors qu’on laboure encore avec des animaux.

Samjiyŏn

La ville de Samjiyŏn, tout au nord du pays, est en complète transformation où pas moins de 70 000 personnes y triment depuis deux ans. Ces travailleurs sont constitués de locaux assurément contraints au volontariat et de militaires. J’ai vu de nombreux convois de personnes transportées dans des bennes de camions, des chaînes humaines, des personnes triant de tout petits cailloux, des sacs servant de brouettes, encore très peu de machinerie, etc… J’ai pu apercevoir une belle rue bordée de grandes résidences qui n’a, en apparence, rien à envier à nos banlieues. Du haut de la station de ski alpin, on ne peut que constater, qu’à la fin de ces travaux, la vie sera assurément plus facile pour ses citoyens.

Statistiques

Sources : UNDP et Borgen Project

  • 25 millions d’habitants;
  • 10,9 millions sont sous alimentés;
  • 60 000 enfants sont à risque de mourir faute de nourriture;
  • Rationnement : 600 g de riz/personne/jour;
  • Nombreux cas de tuberculose;
  • Salaire moyen : Environ 1 800 USD/année, soit moins de 6 USD par jour;
  • Semaine de travail : 48 heures, 6 à 7 jours;
  • 73% de la population n’a pas accès à l’électricité;
  • Plus de 120 millions USD/année en aide des Nations Unies;
  • 25% du PIB est consacré à l’armement;

Dans l’ensemble, la vie ne semble pas des plus faciles en Corée du Nord. Contrairement à leurs voisins du sud, les gens sont plutôt mornes et peu hospitaliers. On ne peut leur souhaiter que d’heureux bouleversements surviennent dans un avenir pas si lointain afin de découvrir leur vraie nature…


Commentaires

2 réponses à “Le quotidien nord-coréen”

  1. […] Mettre les pieds dans un pays interdit et tenter de se faire sa propre opinion de son quotidien. […]

  2. Christian O.

    Monsieur T.,

    Voilà un très lourd topo qui porte à réfléchir…
    Aussi, à Samjiyŏn, bien que la construction semble imposante et d’apparence luxueuse, sa structure passablement sommaire me ferais hésiter… J’espère pour eux que la région est sismiquement stable.

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